Welcome to WordPress. This is your first post. Edit or delete it, then start writing!
Blog
-
Assange à Cannes : Gaza, le cinéma et l’AFP
Présent au Festival de Cannes pour l’avant-première d’un nouveau documentaire qui lui est consacré, Julian Assange a saisi l’occasion pour adresser un message d’une urgence extrême : Israël doit être stoppé dans son action génocidaire à Gaza. La libération du fondateur de WikiLeaks il y a bientôt un an n’a pas fait cesser la campagne de dénigrement à son encontre. En France, celle-ci irradie notamment depuis l’AFP. L’agence de presse fait l’objet d’une demande de saisine du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) pour sa dépêche consacrée à la venue du journaliste australien sur la Croisette.
Ce fut une très bonne surprise. Un documentaire sur l’affaire Assange dans la sélection officielle du Festival de Cannes, on ne s’y attendait pas. Réalisé par le cinéaste états-unien Eugene Jarecki, The Six Billion Dollar Man (L’Homme qui valait six milliards) a été projeté en séance spéciale le 21 mai, en présence de Julian et Stella Assange. Le couple a tenu à utiliser le moment de visibilité pour alerter sur le génocide à Gaza.
La veille, lors du « photocall » (séance photo) avec l’équipe du film, le fondateur de WikiLeaks portait un t-shirt sur lequel était inscrit le nom de 4986 enfants de cinq ans et moins tués à Gaza par Israël depuis le 7 octobre 2023. Au dos du t-shirt, figurait un appel urgent : « STOP ISRAEL ».
Et pour la montée des marches, Stella Assange arborait une photo de leur amie la styliste Vivienne Westwood (décédée en 2022) portant un écriteau « STOP KILLING ». Deux messages, une seule demande : mettez fin à la violence immédiatement. Une tribune allant dans le même sens, à l’initiative du collectif Artists for Palestine, avait été publiée lors de l’ouverture du festival, elle compte aujourd’hui plus de 900 signatures de personnes issues du monde du cinéma.
Le texte rendait compte du sort de la photojournaliste palestinienne Fatma Hassona (25 ans), tuée par l’armée israélienne avec dix de ses proches le 16 avril. Elle avait appris la veille que le documentaire dont elle est la protagoniste principale, Put Your Soul on Your Hand and Walk de Sepideh Farsi, était retenu dans la sélection de l’Acid, une section parallèle du Festival de Cannes.
Lors de sa venue à Strasbourg début octobre 2024 pour être auditionné par la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, Julian Assange avait mentionné à plusieurs reprises le sort des journalistes palestiniens. Selon le site StopMurderingJournalists.com, Israël a tué 279 journalistes depuis le 7 octobre 2023, dont 267 à Gaza (décompte au 5 juin 2025).
L’équipe de The Six Billion Dollar Man a monté les marches en compagnie de Rafael Correa, l’ex-président de l’Équateur qui avait accordé l’asile politique au fondateur de WikiLeaks en 2012 dans l’enceinte de l’ambassade de Quito à Londres. Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la première fois le 2 octobre 2024 dans les locaux du Conseil de l’Europe.
Julian Assange n’a pas donné d’interview mais sa femme a fait savoir qu’il avait bien récupéré physiquement et mentalement (voir la courte vidéo). Il a beaucoup chéri ses retrouvailles avec la nature australienne, les grands espaces. Très préoccupé par la situation du monde, il réfléchit à la façon de s’impliquer de nouveau.
The Six Billion Dollar Man a reçu deux prix lors du festival :
- le premier Golden Globe du documentaire, un nouveau prix créé par les Golden Globe Awards et la Artemis Rising Foundation ;
- le prix spécial du jury de L’Œil d’or a été remis à Eugene Jarecki, il s’agit d’un prix du documentaire créé en 2015 par la Société civile des auteurs multimédia (Scam) en partenariat avec l’Institut national de l’audiovisuel (Ina).
Lors de la remise de ce second prix, Julian Assange a pris brièvement la parole (voir la vidéo).
Pour la « petite histoire », la présidente du jury de L’Œil d’or était cette année… Julie Gayet (lire la brève de Blast). Son désormais mari, François Hollande, alors président, avait écarté sèchement l’idée d’accorder l’asile politique à Julian Assange en 2015 (voir l’article « Comment Hollande et Macron ont snobé Julian Assange » d’Off Investigation). Sept ans plus tard, acculé par la journaliste du Monde diplomatique Anne-Cécile Robert lors d’une conférence dans laquelle ils partageaient la tribune, l’actuel député Nouveau Front populaire de Corrèze justifiera cette décision en affirmant que le fondateur de WikiLeaks était « un voleur ». Pour une clé de compréhension quant à l’hostilité de François Hollande à l’égard de Julian Assange, lire l’article « Révélations Blast/WikiLeaks : Quand le PS permettait l’ingérence américaine dans le référendum européen de 2005 ».
La présence de Julian Assange à Cannes et la programmation d’un documentaire à son sujet ont suscité une assez modeste couverture médiatique. Malheureusement l’AFP a de nouveau relayé des calomnies au sujet de WikiLeaks et de son fondateur (ce fut déjà le cas le 26 avril lorsque Julian Assange était venu à Rome pour assister aux funérailles du pape François, qui lui avait apporté son soutien alors qu’il était persécuté). Dans une dépêche notamment reprise par Franceinfo et Europe 1, l’agence de presse écrit :
« Jarecki ne s’attarde pas sur les zones d’ombre de son protagoniste, notamment lorsqu’il a mis des vies en danger en publiant des câbles diplomatiques américains non caviardés, avec les noms d’informateurs, y compris des militants des droits humains.
Le réalisateur rejette également tout lien entre Wikileaks et les services secrets russes au sujet de la fuite des e-mails du parti démocrate juste avant la présidentielle américaine de 2016, qui a débouché sur la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump.
Le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté sur l’ingérence russe dans cette élection, a découvert des preuves indiquant que les renseignements militaires russes avaient piraté le Parti démocrate pour ensuite transférer les informations à Wikileaks. »
Ces trois phrases contiennent quatre affirmations fausses ou sans preuve à propos de WikiLeaks :
- les publications ont mis des vies en danger ;
- l’organisation est à l’origine de la dissémination des câbles diplomatiques non caviardés ;
- elle a eu des liens avec les services secrets russes ;
- elle a reçu les courriels concernant Hillary Clinton et le DNC de hackers russes.
Ces assertions qui sont au cœur de la campagne de dénigrement contre le journaliste australien sont réfutées, sources à l’appui, dans l’article du Monde diplomatique « Les médias contre Julian Assange » (août 2024). Nous avons demandé à l’AFP via notre compte X (ici et là par exemple) de s’expliquer sur ces calomnies et d’envisager des errata. L’agence n’a pas davantage réagi que lorsqu’Olivier Azam des Mutins de Pangée l’avait interpelée en pointant les perfidies contenues dans une précédente dépêche.
Le 26 mai, Laurent Dauré a fait une demande de saisine du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) à propos de la dépêche sur Assange à Cannes. Nous vous tiendrons informés des suites de cette démarche.
Fabien Rives du site Off Investigation a contacté l’AFP pour la questionner sur les éléments problématiques du texte, l’agence lui a répondu et en a modifié un passage, reconnaissant « une formulation inexacte ». Dans sa nouvelle version, la dépêche n’affirme plus que Julian Assange a mis des vies en danger, l’allégation est attribuée à « certains outre-Atlantique ». Pour son article « Affaire Assange : l’AFP et France 24 sous influence », Off Investigation a recueilli le commentaire de Laurent Dauré à propos de cette tournure :
« Le procédé qui consiste à rapporter des incriminations sans examiner leur validité n’est pas acceptable déontologiquement. Or, c’est quasiment systématique lorsque la presse traite de l’affaire Assange. Elle répand ainsi des calomnies sans tout à fait les assumer.
Si des détracteurs disent que WikiLeaks 1) a mis des vies en danger par ses publications, 2) est à l’origine de la dissémination des télégrammes diplomatiques non expurgés, 3) a reçu de pirates informatiques russes les courriels compromettants concernant Hillary Clinton et l’establishment démocrate, 4) etc., les journalistes doivent investiguer pour vérifier la solidité de ces accusations et rendre compte des faits. Ils découvriront assez rapidement qu’elles sont fausses ou dénuées de preuve.
Relayer la campagne de dénigrement des persécuteurs étatiques de Julian Assange est d’une extrême gravité intellectuelle et morale. Cela dit, les médias dominants ont réussi à faire encore pire en accordant du crédit à la propagande israélienne, facilitant ainsi le génocide à Gaza. »
Il est à craindre que les mêmes fausses informations hostiles ressurgissent au moment de la sortie en salle de The Six Billion Dollar Man. C’est pourquoi nous vous encourageons à systématiquement écrire aux médias (sur les réseaux sociaux, par courriel, etc.) pour demander la correction de ces « erreurs ». Le film de Eugene Jarecki bénéficie d’un distributeur français, nous sommes évidemment impatients de le découvrir sur grand écran, avec l’espoir de pouvoir l’accompagner par des débats, comme nous l’avions fait à travers toute la France avec les documentaires Hacking Justice et Ithaka, grâce à nos complices des Mutins de Pangée. À suivre donc…
-
Julian Assange parle, le Conseil de l’Europe écoute et approuve
Interrompant exceptionnellement sa convalescence en Australie, le fondateur de WikiLeaks est venu à Strasbourg le 1er octobre pour témoigner devant le Conseil de l’Europe. C’était sa première intervention publique depuis son emprisonnement en 2019.
La parole de Julian Assange fut forte et précise lors de son audition par la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le 1er octobre à Strasbourg. Le journaliste australien est combatif, pleinement lucide, malgré les quatorze années de persécution et de privation de liberté qu’il vient de subir. Il n’est pas sorti indemne du martyre que lui a infligé Washington, mais il a tenu bon et semble sur la voie du rétablissement.
Il est indispensable de regarder l’intégralité de son témoignage mais aussi de ses réponses aux membres de la commission. À voir ici dans une version en français proposée par Les Mutins de Pangée (traduction fournie par le service d’interprétariat du Conseil de l’Europe) :
Version originale en anglais :
S’appuyant sur le très bon rapport de la rapporteure générale pour les prisonniers politiques Thórhildur Sunna Ævarsdóttir (représentante islandaise membre du Parti pirate), la commission avait émis un avis clair et pertinent sur le cas Assange, notamment quant à la nature politique de la persécution. Le texte accuse sans détour les États-Unis et le Royaume-Uni, demandant des actions, à la fois sur l’usage de l’Espionage Act et les pratiques en matière d’extradition.
Le 2 octobre, la résolution intitulée « La détention et la condamnation de Julian Assange et leurs effets dissuasifs sur les droits humains » a été débattue en séance plénière dans l’hémicycle et finalement adoptée par 88 voix pour, 13 contre et 20 abstentions (voir le détail du vote). C’est une avancée politique, diplomatique et symbolique importante. Le Conseil de l’Europe juge que Julian Assange était bel et bien un prisonnier politique au Royaume-Uni.
À noter que seuls trois des dix-huit représentants français ont participé au vote, ils ont tous voté en faveur de la résolution. Il s’agit des députés LFI Emmanuel Fernandes et Anne Stambach-Terrenoir, et du sénateur PS Didier Marie.
Pour voir les débats et le vote (version en français) :
Version en anglais :
Le Royaume-Uni est membre du Conseil de l’Europe, qui est une institution réunissant 46 pays européens totalement distincte de l’Union européenne et donc non concernée par le Brexit. Les États-Unis y ont le statut de pays observateur. Il est peu probable que les deux États les plus impliqués dans la persécution de Julian Assange admettent sur le champ leur responsabilité et procèdent dans la foulée aux réformes recommandées par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, mais le rapport et le vote constituent une étape majeure.
Le combat de Julian Assange et de ses soutiens est reconnu comme légitime et salutaire par une institution internationale. Cela vient s’ajouter aux avis qui avaient été émis par différentes composantes de l’Organisation des Nations unies (ONU). C’est un travail pour l’histoire. Mais au-delà de la nécessité de faire reconnaître la réalité de la persécution politique qui a eu lieu, il faut empêcher que cela puisse se reproduire, contre un autre journaliste, un lanceur d’alerte, etc. Il est à craindre que l’intimidation que Washington cherchait à exercer sur la presse et les sources par la traque du fondateur de WikiLeaks ait déjà produit ses effets, mais il n’est pas trop tard pour protéger le droit d’informer (et donc d’être informé).
Lors de son audition, Julian Assange a clairement dit qu’il voulait, à travers le retour sur son cas, protéger les autres journalistes. Il a d’ailleurs mentionné à plusieurs reprises Gaza et le sort des journalistes palestiniens. Depuis le 7 octobre 2023, 174 d’entre eux ont été tués par l’armée israélienne, souvent ciblés délibérément.
Nous avons collectivement obtenu la libération de Julian Assange, il nous faut maintenant nous appuyer sur cette grande et belle victoire pour défendre et promouvoir le type de journalisme pratiqué par WikiLeaks, et ainsi lutter plus efficacement contre les injustices qu’il permet de dévoiler.
Quelques citations de Julian Assange
« Je veux être tout à fait clair. Je ne suis pas libre aujourd’hui parce que le système a fonctionné. Je suis libre aujourd’hui après des années d’incarcération parce que j’ai plaidé coupable d’avoir fait du journalisme. J’ai plaidé coupable d’avoir cherché à obtenir des informations auprès d’une source. J’ai plaidé coupable d’avoir obtenu des informations auprès d’une source. Et j’ai plaidé coupable d’avoir informé le public de la nature de ces informations. Je n’ai plaidé coupable d’aucun autre chef d’accusation. »
« La criminalisation des activités de collecte d’informations est une menace pour le journalisme d’investigation partout dans le monde. J’ai été formellement condamné par une puissance étrangère pour avoir demandé, reçu et publié des informations véridiques sur cette puissance alors que j’étais en Europe. »
« La question fondamentale est simple : les journalistes ne devraient pas être poursuivis pour avoir fait leur travail. Le journalisme n’est pas un crime ; c’est un des piliers d’une société libre et informée. »
« Dans mon travail, je me suis efforcé d’être rigoureusement exact. Je pense que l’exactitude est essentielle. Les sources primaires sont essentielles. Mais il y a un domaine dans lequel je suis un militant et où tous les journalistes doivent être des militants. Les journalistes doivent être des militants de la vérité. »
« Lorsque j’ai fondé WikiLeaks, j’étais animé par un rêve simple : éduquer les gens sur la façon dont le monde fonctionne afin que, par la compréhension, nous puissions faire advenir quelque chose de meilleur. »
« Je voudrais simplement remercier toutes les personnes qui se sont battues pour ma libération et qui ont compris, ce qui est important, que ma libération allait de pair avec leur propre libération. »
-
Assange libre depuis une semaine : dernières informations
Julian Assange est libre, en Australie, depuis une semaine et il aura 53 ans ce mercredi. Le dernier anniversaire qu’il a pu fêter en toute liberté c’était le 3 juillet 2010, il avait alors 39 ans et WikiLeaks s’était fait connaître mondialement en révélant la vidéo Collateral Murder. Voici les informations importantes que nous avons apprises depuis la libération – une vraie et belle victoire qu’il faut célébrer ! –, notamment sur l’accord conclu entre le journaliste australien et le département de la Justice des États-Unis :
- le 26 juin, lors de l’audience à l’issue de laquelle Julian Assange est sorti libre, la juge états-unienne Manglona du tribunal fédéral de Saipan (îles Mariannes du Nord) a déclaré : « le gouvernement a indiqué qu’il n’y avait pas de personne victime dans cette affaire. Cela signifie que la diffusion de ces informations [par WikiLeaks] n’a pas entraîné de préjudice physique connu. » Washington admet donc avoir menti sur ce point. Logiquement, ceci aurait dû déclencher dans les médias une avalanche de correctifs et d’excuses. On attend toujours…
- lorsque la juge a demandé à Julian Assange ce qui constituait le crime pour lequel il a admis une culpabilité, il a répondu : « En tant que journaliste, j’ai encouragé ma source [Chelsea Manning] à fournir des informations dites classifiées afin de les publier. Je pense que le premier amendement protège cette activité [et que celui-ci] et l’Espionage Act sont en contradiction l’un avec l’autre. » Il a donc plaidé coupable… d’avoir fait du journalisme (vous pouvez entendre sa voix claire et posée ici) ;
- un plaider-coupable ne fait pas jurisprudence, ainsi l’accord ne pourra pas servir à poursuivre d’autres journalistes et renforcer la position juridique du département de la Justice US. Comme l’a dit l’avocate australienne Jennifer Robinson, ce n’est pas cet accord qui constitue un précédent inquiétant mais les quatorze années de procédures ;
- lors de la conférence de presse à Canberra après l’arrivée de l’avion qui a ramené le fondateur de WikiLeaks sur sa terre natale, Stella Assange a déclaré que Julian avait besoin de temps pour se reposer et récupérer, et elle a demandé que leur intimité soit préservée pendant qu’ils passent du temps en famille, jusqu’à ce qu’il soit prêt à s’exprimer publiquement, au moment qu’il aura choisi ;
- elle a également dit que la libération de son mari était l’œuvre de « millions de personnes… des personnes travaillant dans l’ombre, des personnes qui ont manifesté dans la rue – pendant des jours, des semaines, des mois et des années » ;
- Barry Pollack, l’avocat états-unien de Julian Assange, a déclaré à cette même occasion que le fondateur de WikiLeaks n’était pas soumis à une « clause de silence » (gag order) par l’accord conclu avec Washington. C’est un point crucial. Cela veut dire qu’il pourra s’exprimer librement ;
- par contre, selon cet accord, Julian Assange a dû renoncer à son droit de « FOIA » (Loi pour la liberté de l’information) sur les dossiers US le concernant. Mais heureusement, la remarquable journaliste Stefania Maurizi va continuer avec l’aide de ses avocats spécialisés en FOIA à chercher la vérité sur cette persécution judiciaire ;
- Julian Assange s’est également engagé à « détruire » les documents non publiés provenant du lot fourni par Chelsea Manning (contrairement à ce qui a été souvent répété, WikiLeaks était consciencieux et avait décidé de ne pas rendre publics certains documents, estimant qu’ils mettaient en danger certaines personnes) ;
- de son côté, Washington s’est engagé à ne pas lancer de nouvelles poursuites contre Assange, que ce soit pour les révélations de 2010-2011 (documents Manning) ou pour toutes les autres publications de WikiLeaks effectuées jusqu’à la date d’entrée en vigueur de l’accord ;
- si les États-Unis ont décidé de conclure un accord après quatorze ans de persécution, ce n’est pas par clémence, les raisons suivantes les y ont vraisemblablement contraints : (1) la croissance du mouvement de solidarité mondial, le martyre de Julian Assange devenant de plus en plus flagrant ; (2) la crainte de perdre l’appel au Royaume-Uni et de se retrouver avec une jurisprudence gênante pour d’autres demandes d’extradition à l’avenir ; (3) les efforts diplomatiques de l’Australie ; (4) la grande difficulté dans laquelle se trouve Joseph Biden pour l’élection présidentielle de novembre prochain.
Stella Assange a posté ce message sur son compte X/Twitter aujourd’hui : « Julian Assange est sorti de prison, mais le combat pour sa liberté (et la nôtre !) continue. Les actions menées contre lui n’ont pas seulement un effet dissuasif, elles ont un effet glaçant. Nous continuerons à œuvrer pour garantir une plus grande liberté à Julian et obtenir justice pour les nombreux abus – tétanisants pour les autres – dont il a été victime. »
Nous aussi, chère Stella !
-
Assange est libre !
Ce n’est pas tous les jours que l’on gagne un combat politique. Eh bien aujourd’hui, réjouissons-nous : Julian Assange est libre ! Le fondateur de WikiLeaks a résisté à 14 ans de persécution par Washington. Sa libération, même si elle est obtenue via un accord de plaider-coupable, représente aussi une victoire pour les idéaux démocratiques, en premier lieu le droit d’informer (et d’être informé).
Ce fut une réelle surprise, une excellente surprise, de celles que l’on n’oublie pas. Julian Assange a quitté la prison de Belmarsh à Londres lundi matin. Il y a passé 1901 jours dans une cellule de deux mètres sur trois, à l’isolement 23h/24.
Le journaliste australien a signé le 19 juin un accord de « plaider-coupable » avec le département de la Justice des États-Unis. Il encourait 175 années de prison, une peine conçue pour contraindre à la négociation, pratique courante outre-Atlantique. Des rumeurs quant à l’élaboration d’un tel accord avaient circulé, notamment en mars dernier, mais elles n’avaient pas été confirmées par les parties concernées.
La Haute Cour britannique a accordé à Julian Assange une libération sous caution et il a été conduit à l’aéroport de Stansted, situé à une cinquantaine de kilomètres de Londres. Il a ensuite pris un avion à 17h pour les îles Mariannes du Nord (avec une escale à Bangkok), territoire états-unien du Pacifique. Le choix de ce lieu proviendrait d’une exigence de Julian Assange de ne pas avoir à mettre les pieds sur le continent états-unien.
Il comparaîtra demain mercredi à 9h, heure locale – soit 1h du matin en France –, devant un tribunal fédéral dans l’île de Saipan. Selon l’accord conclu, Julian Assange devrait reconnaître une culpabilité partielle portant sur un seul des dix-huit chefs d’accusation qui le menaçaient – « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale » – et recevoir une peine de soixante-deux mois de prison, soit une durée de détention déjà couverte par les cinq années, deux mois et deux semaines d’enfermement à Belmarsh. Il devrait ensuite être formellement libéré et rejoindre l’Australie.
Les implications de la procédure de plaider-coupable restent à éclaircir, mais après presque quatorze ans de privation de liberté sous une forme ou sous une autre au Royaume-Uni (résidence surveillée, ambassade d’Équateur, Belmarsh), c’est une grande joie et un immense soulagement de savoir que Julian Assange va pouvoir regagner sa terre natale et retrouver ses proches. Il sera bientôt réuni avec sa femme Stella, magnifique de courage et de combativité, et leurs deux petits garçons, qui n’ont connu leur papa que dans un parloir de prison. Et puis bien sûr sa mère Christine, son père John, son frère Gabriel, et tous ceux qui lui sont chers.
WikiLeaks a déclaré que cette victoire était un accomplissement collectif. Le mouvement de solidarité mondial peut en effet être fier. La mobilisation des uns et des autres a permis d’instaurer un rapport de force qui a favorisé cette issue. Il est probable que l’administration Biden a estimé que le coût de la persécution d’Assange devenait trop élevé pour la réputation de Washington, a fortiori dans une année électorale. Peut-être aussi craignait-elle que les audiences d’extradition qui devaient avoir lieu les 9 et 10 juillet à Londres ne tournent pas à son avantage, même si les États-Unis auraient pu faire appel et ainsi prolonger le supplice.
Quoi qu’il en soit, la campagne d’information et de mobilisation a permis d’augmenter la pression, d’apporter de la visibilité à l’affaire, et ainsi de renforcer la position des négociateurs dans leur long bras de fer avec le département de la Justice des États-Unis.
Collectifs militants, associations, syndicats, médias, élus, artistes, etc., l’accumulation d’une multitude d’actions et d’engagements, dans le monde entier, ont épaulé l’équipe de défense juridique et contribué à faire advenir ce dénouement heureux. La lutte paie. Cette victoire montre qu’il ne faut jamais se résigner, qu’il faut combattre inlassablement, malgré l’adversité et les revers.
Julian Assange n’aurait pas dû passer un seul jour en prison, les États-Unis, aidés par certains alliés, lui ont volé quatorze ans de sa vie, cherchant à détruire sa réputation et sa voix. Un châtiment pour l’exemple, afin de dissuader les journalistes et lanceurs d’alerte qui seraient tentés de s’inspirer du travail de WikiLeaks. Mais Washington n’a pas réussi à réduire le journaliste le plus primé du xxie siècle à néant, malgré sa puissance et ses nombreux relais, notamment médiatiques (le bilan des manquements de la profession reste à faire).
Le Comité de soutien Assange et les soixante-cinq organisations et médias signataires de « l’Appel de Paris pour Julian Assange » ont œuvré en France pour convaincre de l’importance de cette cause. Il ne s’agissait pas seulement de sauver Julian Assange, victime d’une persécution implacable, mais de lutter pour le droit d’informer. Et donc d’être informé.
Plus fondamentalement encore, osons les grands mots, il s’agissait de combattre pour la vérité, la justice, la liberté, la connaissance.
Si nous avons réussi à libérer Assange, de quoi sommes-nous encore capables ?…
-
Les réponses à notre questionnaire Assange adressé aux 38 listes candidates aux élections européennes en France
Nous avons adressé les trois questions suivantes aux 38 listes candidates en France aux élections européennes du dimanche 9 juin 2024 :
1. Considérez-vous Julian Assange comme un prisonnier politique ?
2. Si vous êtes élu-e, plaiderez-vous pour la libération de Julian Assange et l’abandon des poursuites états-uniennes contre lui ?
3. Êtes-vous favorable à l’asile politique pour Julian Assange en France ?
Nous avions limité à 2 000 signes maximum l’ensemble des réponses, à répartir librement entre les trois questions. Nous avons obtenu 23 réponses à notre questionnaire, soit 60 % des listes. Les autres listes ont reçu deux relances mais ne se sont pas manifestées.
Découvrez ci-dessous les réponses et… les non-réponses. Les listes sont présentées dans l’ordre issu du tirage au sort organisé par le ministère de l’Intérieur.
1. Pour une humanité souveraine / Tête de liste : Léopold-Édouard Deher-Lesaint
Aucune réponse.
2. Pour une démocratie réelle : Décidons nous-mêmes ! / Tête de liste : Philippe Ponge
- Oui, dans la mesure où il s’agit d’un lanceur d’alerte qui est emprisonné pour des motifs politiques, en l’occurrence pour le fait de s’opposer et de dévoiler des actions extrêmement violentes, notamment des crimes internationaux qui relèvent de la compétence de la CPI.
- Oui, dans la mesure où l’Assemblée Citoyenne de DNM! exprime sa volonté dans ce sens. En effet, dans notre projet politique, le candidat(e) ou l’élu(e) ne fait que relayer la volonté populaire de l’Assemblée Citoyenne après un débat éclairé et contradictoire.
- Oui, dans la mesure où Julian Assange est une personne manifestement persécutée dont un risque pour son intégrité physique (peine de mort ou traitement dégradant) et psychique est avéré, l’asile politique doit lui être accordé sans délai. Sa situation carcérale et juridique est anormale. La mise en place d’outils démocratiques (RIC et/ou autres) au niveau constitutionnel aurait permis, pour ce type de cas, l’adoption d’une décision de la part de la population française, fort probablement, favorable et juridiquement contraignante.
3. La France fière, menée par Marion Maréchal et soutenue par Éric Zemmour / Tête de liste : Marion Maréchal
Aucune réponse.
4. La France insoumise – Union populaire / Tête de liste : Manon Aubry
- Julian Assange est incontestablement un prisonnier politique. Il est détenu arbitrairement, injustement poursuivi et persécuté depuis des années. Son crime ? Être à l’origine de révélations majeures concernant les crimes commis par les États-Unis en Afghanistan et en Irak, ou encore le système de surveillance à grande échelle mis en place par la NSA (National Security Agency) qui est allée jusqu’à espionner des dirigeants de plusieurs pays européens, à commencer par la France. Pour avoir usé de cette liberté d’informer, sans laquelle le droit à l’information ne peut qu’être bafoué, M. Assange subit depuis plus d’une décennie un véritable calvaire. Soumis à une persécution juridique de la part des États-Unis, ciblé par d’incessantes campagnes de calomnie, il a dû se réfugier, en 2012, à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il est resté confiné 7 années durant… jusqu’à ce que les pions des USA ne renversent le régime en Équateur. On sait aujourd’hui qu’il y a été espionné, jusque dans les toilettes, et que la CIA a envisagé de le faire assassiner. Remis aux autorités britanniques en 2019, il est depuis détenu à la prison de Belmarsh, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers les USA. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU sur la torture ont dénoncé avec force le traitement auquel il est soumis ; des médecins ont constaté la dégradation de sa santé physique et mentale, liée à la persécution continue dont il fait l’objet.
- Oui. Il faut en finir avec les indignations sélectives consistant à dénoncer, à juste titre, les persécutions politiques en Russie ou ailleurs, et à se taire s’agissant d’Assange, ruinent la crédibilité de la parole de la France sur ces sujets.
- Oui. Assange est un « combattant de la liberté » persécuté. Notre Constitution prévoit explicitement dans ce cas l’octroi de l’asile. Cette mesure est dans le programme de l’Union populaire porté par Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2022, et nous avons déposé une nouvelle proposition de résolution en ce sens en 2023. D’abord parce que, pour que la référence au « pays des Droits de l’homme » ait un sens, la France ne peut tolérer le traitement dégradant qui lui est réservé. Ensuite parce qu’elle a manifesté, par la loi, sa volonté de protéger les lanceurs d’alerte – ce qu’est M. Assange. Enfin parce que M. Assange a rendu un service signalé à notre pays, en révélant que plusieurs présidents français, ainsi que des ministres et conseillers de haut rang, avaient été mis sur écoute par la NSA.
5. La France revient ! Avec Jordan Bardella et Marine Le Pen / Tête de liste : Jordan Bardella
Aucune réponse.
6. Europe Écologie / Tête de liste : Marie Toussaint
- Le combat de Julian Assange est celui du droit à l’information ! Julian Assange est enfermé au Royaume-Uni dans une prison de haute sécurité depuis plus de 5 ans. Avant cela, il était réfugié à l’ambassade d’Équateur, période qui a été reconnue comme détention arbitraire par le groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire. Ces faits permettent de considérer Julian Assange comme un prisonnier politique suivant la définition du Conseil de l’Europe. Les poursuites contre Julian Assange vont bien au-delà de sa situation et font peser un risque sur l’ensemble des médias, éditeurs et journalistes dans le monde, avec l’utilisation par les États-Unis de la loi sur l’Espionnage. Au niveau européen, nous devons ainsi compléter la directive contre les procédures baillons pour mieux protéger chacun, et notamment les journalistes, de procédures judiciaires abusives.
- Oui. La publication des documents par Wikileaks est d’intérêt public et pour le monde entier. Nous voulons défendre la liberté de la presse comme le droit à l’information qui sont des composantes essentielles du fonctionnement démocratique. La situation n’a que trop duré, Julian Assange ne peut pas rester dans cette situation, sa santé physique et mentale sont affectées. Les députés européens peuvent peser politiquement et rendre visible ce combat.
- Oui. Quand une personne risque 175 ans de prison pour avoir diffusé des informations d’intérêt public, nous devons lui offrir l’asile et le protéger de poursuites d’État. Le principe de non-extradition pour des faits politiques doit protéger Julian Assange et lui permettre de vivre libre.
7. Free Palestine / Tête de liste : Nagib Azergui
Aucune réponse.
8. Parti animaliste – Les animaux comptent, votre voix aussi / Tête de liste : Hélène Thouy
Aucune réponse.
9. Parti révolutionnaire Communistes / Tête de liste : Olivier Terrien
- Le fondateur de Wikileaks a mis en lumière les opérations secrètes et illégales de la CIA et les exactions commises par l’armée américaine. Julian Assange a révélé les coups tordus de la CIA. Toutes ces révélations jettent un regard lucide et sans complaisance sur les méthodes utilisées par l’impérialisme US pour asseoir sa domination. Un État se drapant en permanence dans le drapeau de la démocratie et les droits de l’Homme tout en les bafouant impunément ! Ils veulent l’incarcérer pour ses convictions anti-guerres et anti-impérialistes. Les tribunaux du monde entier reconnaissent que les poursuites engagées constituent une persécution pour des raisons « d’opinion politique ». Le fait de dénoncer publiquement un État pour ses violations des droits humains constitue donc « un acte de dissidence politique, une opinion politique ».
- Nous soutenons le mouvement pour exiger sa liberté. En France, en 2022 les députés ont voté contre une proposition de résolution demandant au gouvernement de lui accorder l’asile politique. Les déclarations de Macron en 2019 « Il faut protéger toutes les libertés, la liberté de la presse mais la liberté des individus aussi. » Il ajoutait que Julian Assange est un exemple symbolique du sort réservé par certains pays aux lanceurs d’alerte. Et d’Éric Dupond-Moretti en 2020, « la nation a une dette morale ». N’était que de belles paroles et il y a loin des paroles aux actes. Les donneurs de leçon en démocratie font profil bas, ils ne veulent surtout pas que la nature anti-démocratique aux USA et ailleurs soit mis en lumière.
- Notre Parti Révolutionnaire COMMUNISTES exige sa libération comme il exige la libération de Georges-Ibrahim Abdallah. Ces batailles ont pris un relief tout particulier cette année dans le contexte du combat en Palestine contre l’État colonial sioniste et du génocide auquel se livre cet État avec le soutien sans faille des États-Unis et des principales puissances impérialistes occidentales dont le France. Il est temps que « la patrie des droits de l’homme » joigne le geste à la parole et passe aux actes. Nous demandons que le statut de réfugier soit accordé à Julian Assange et nous demandons sa libération immédiate. La lutte continue et doit s’amplifier pour exiger la libération immédiate de Julian Assange.
10. Parti pirate / Tête de liste : Caroline Zorn
- Oui, Julian Assange peut être légitimement considéré comme un prisonnier politique. Son emprisonnement prolongé, son traitement inhumain en détention et les poursuites engagées contre lui par les États-Unis semblent être motivés par des considérations politiques, notamment en raison de ses activités en tant que fondateur de WikiLeaks et de ses révélations d’informations sensibles.
- Nos eurodéputés pirates plaident déjà pour la libération de Assange et sont à l’initiative d’une lettre envoyée au ministre britannique de l’Intérieur avec 46 autres eurodéputés. C’est pourquoi si nous sommes élus en 2024, nous rejoindrons notre groupe pirate et ferons front commun pour l’abandon des poursuites états-uniennes contre Julian Assange afin de garantir la protection à tous les lanceurs d’alerte, la liberté de la presse et les droits fondamentaux des individus.
- Le Parti Pirate s’est positionné en faveur de l’octroi de l’asile politique à Julian Assange en Europe. En tant qu’institution attachée aux droits de l’homme et à la liberté d’expression, l’Union européenne devrait jouer un rôle actif dans la protection des lanceurs d’alerte et des défenseurs de la liberté de la presse. Accorder l’asile à Julian Assange serait conforme à ces principes et constituerait un acte de solidarité envers ceux qui luttent pour la transparence et la vérité. L’institution d’une identité européenne pourrait permettre une meilleure protection des lanceurs d’alerte au niveau européen.
11. Besoin d’Europe / Tête de liste : Valérie Hayer
Aucune réponse.
12. PACE – Parti des citoyens européens, pour l’armée européenne, pour l’Europe sociale, pour la planète ! / Tête de liste : Audric Alexandre
Une personne du PACE Relations médias nous a envoyé le message suivant : « En réponse à votre demande, je suis au regret de vous informer que nos ressources humaines disponibles ne nous permettent pas pour cette fois de vous répondre favorablement dans les délais. Nous espérons cependant rester en contact et pouvoir vous répondre, et éventuellement vous rencontrer ultérieurement puisque dans son programme, au point 90, PACE propose une protection des lanceurs d’alertes : “90 Protéger les lanceurs d’alerte La protection doit être effective à tous les niveaux (patrimonial, emploi, sécurité, famille).” »
13. Équinoxe : écologie pratique et renouveau démocratique / Tête de liste : Marine Cholley
Aucune réponse.
14. Écologie positive et territoires / Tête de liste : Yann Wehrling
Aucune réponse.
15. Liste Asselineau-Frexit, pour le pouvoir d’achat et pour la paix / Tête de liste : François Asselineau
- Oui. Julian Assange est privé de la liberté d’aller et venir depuis le 19 juin 2012 (réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres).
- Oui.
- Oui. Je l’ai dit plusieurs fois lors de ma candidature à la présidentielle 2017. Pour Assange et Snowden.
16. Paix et décroissance / Tête de liste : Michel Simonin
- Julian Assange s’est-il opposé au pouvoir en place de son pays, l’Australie (définition prisonnier politique) ? Non. Il a révélé au public de graves violations des droits humains. Ceci n’est pas répréhensible, ou ne devrait pas l’être. C’est un prisonnier politique de toutes les démocraties occidentales, et c’est indigne d’elles.
- Il me semble que les États-Unis auraient dû profiter de ce que Julian Assange a révélé. Cela a mis en lumière des failles, des dysfonctionnements, des erreurs monumentales, des dérives, évitant de lourdes enquêtes internes aux États concernés. La liberté de s’exprimer n’est pas une prérogative des journalistes. Tout citoyen a le droit de dire ce qu’il pense, ou de l’écrire, et révéler ce qu’il a découvert relève du lanceur d’alertes. Alors bien sûr, nous plaiderions en faveur de sa libération et de l’abandon des poursuites contre lui.
- En tous cas un endroit où se réfugier pour pouvoir vivre dignement. L’Europe pourrait se prononcer à ce sujet, mais la coopération de celle-ci avec l’OTAN est difficilement compatible avec l’asile politique de qui que ce soit, en litige avec les États-Unis. L’accueillir en France serait le signe d’une indépendance retrouvée, et un honneur pour les Français-e-s.
17. Pour une autre Europe / Tête de liste : Jean-Marc Fortané
- Oui.
- Oui.
- Oui.
18. La droite pour faire entendre la voix de la France en Europe / Tête de liste : François-Xavier Bellamy
Aucune réponse.
19. Lutte ouvrière – Le camp des travailleurs / Tête de liste : Nathalie Arthaud
- Julian Assange est en effet un prisonnier politique sur lequel les dirigeants américains s’acharnent, ne lui pardonnant pas d’avoir publié, en 2010, sur son site Wikileaks, 700 000 documents confidentiels. L’opinion publique internationale avait pu prendre connaissance de nombreux rapports militaires faisant état d’actes de torture, d’enlèvements et de crimes de guerre perpétrés contre des civils. D’avoir ainsi permis de jeter une lumière crue sur la réalité de la politique de l’impérialisme américain explique que, quatorze ans plus tard, cet acharnement continue avec la complicité des prétendues démocraties européennes. Qu’il soit toujours emprisonné – par le gouvernement britannique depuis 2019, dans la prison de Belmarsh, version britannique de Guantanamo -, qu’il soit de plus toujours sous la menace de l’extradition, ne peut que révolter.
- Comme vous le savez, nous ne serons pas élus au parlement européen. Dans notre presse et nos tracts, nous avons dénoncé à plusieurs reprises le sort qui est réservé à Julian Assange. Si nous avions des élus au parlement européen, nous utiliserions cette « tribune » pour réclamer sa libération ainsi que l’abandon des poursuites contre lui, tout en dénonçant la complicité des dirigeants de l’Union européenne. Tout comme les dirigeants américains, ils veulent maintenir le secret sur les exactions et massacres commis aux quatre coins du monde pour maintenir leur domination. Nous défendons la nécessité, pour connaître le contenu des traités et des accords internationaux qui entraînent les peuples dans des conflits meurtriers, ou les sales coups des États pour protéger par tous les moyens leurs intérêts et ceux de ses capitalistes, d’imposer la levée du secret diplomatique et du secret-défense.
- Nous sommes bien évidemment favorables à l’asile politique pour Julian Assange en France. Force est de constater que la France n’a jamais pris d’engagement dans ce sens.
20. Changer l’Europe / Tête de liste : Pierre Larrouturou
- Oui, l’acharnement judiciaire et ses conditions de détention sont inacceptables. Nouvelle Donne a publié à plusieurs reprises des communiqués depuis plusieurs années pour demander que Julian Assange ne soit pas extradé aux États-Unis. En 2020, le Bureau National de Nouvelle Donne a écrit au président de la République, Emmanuel Macron, pour lui demander d’accorder au plus vite l’asile politique à Julian Assange. En 2024, nous nous sommes mobilisés pour manifester notre soutien à Julian Assange les 20 et 21 février 2024 dans plusieurs villes de France.
- Oui. En février 2024 Pierre Larrouturou a d’ailleurs plaidé en tant que député européen pour la libération de Julian Assange. Voici la vidéo de soutien qu’il a publiée sur Twitter le 18 février 2024.
- Oui. En 2020, le Bureau National de Nouvelle Donne a écrit au président de la République, Emmanuel Macron, pour lui demander d’accorder au plus vite l’asile politique à Julian Assange. La liberté et l’indépendance de la presse sont fondamentales. Si les démocraties ne soutiennent pas les journalistes qui alertent sur des dysfonctionnements graves et qui ne font que leur travail, quelles leçons peuvent-elles donner aux dictatures ?
21. Nous le peuple / Tête de liste : Georges Renard-Kuzmanovic
- Oui, tout à fait. Il n’y a aucune raison légale à son incarcération si ce n’est de le faire taire et de terroriser les autres lanceurs d’alerte et journalistes d’investigation qui révéleraient des informations compromettantes pour les Etats-Unis et leurs alliés. Il s’agit d’un journaliste australien qui n’a enfreint aucune loi anglaise, il n’y a aucune raison pour son emprisonnement au Royaume-Uni et ses menaces d’extradition aux États-Unis si ce n’est un droit extraterritorial proprement illégal et illégitime.
- Oui, bien sûr. Cette incarcération n’a aucune raison d’être et nous devrions tous protéger les journalistes d’investigation et les lanceurs d’alerte plutôt que de les laisser traiter ainsi. Le journalisme n’est pas un crime, et est même la condition de la démocratie car comment le peuple souverain peut-il se prononcer s’il n’est pas correctement informé ? Ce combat pour la liberté d’expression est fondamental, Assange doit être libéré le plus vite possible et indemnisé par les États-Unis et le Royaume-Uni pour ces années d’emprisonnement.
- Oui, sans hésiter. La France s’enorgueillirait à l’accueillir et le faire citoyen d’honneur. Ce serait un geste fort pour signifier notre attachement à la liberté d’expression, la démocratie, la protection des lanceurs d’alerte, notre indépendance géopolitique… Évidemment il faut aussi appliquer ces mesures quand cela concerne des choses à dénoncer en France.
22. Pour un monde sans frontières ni patrons, urgence révolution ! / Tête de liste : Selma Labib
- Oui, nous considérons Julian Assange comme un prisonnier politique car s’il est privé de sa liberté depuis plus de quatorze ans c’est parce qu’il a contribué à rendre publics, à partir de 2010, des milliers de documents confidentiels sur la manière dont l’impérialisme américain et ses alliés ont mené la guerre en Irak et en Afghanistan, c’est-à-dire comment ils se sont rendus coupables de crimes de guerres sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ».
- Bien sûr ! D’ailleurs même si nous ne sommes pas élus, nous continuerons à exiger de toutes nos forces la remise en liberté immédiate pour Julian Assange, détenu arbitrairement par le gouvernement britannique dans une prison de haute sécurité. Cette détention est infâme : c’est bien la preuve que les dirigeants des gouvernements dits « démocratiques » s’assoient sur les droits humains les plus élémentaires lorsqu’ils leur faut défendre les intérêts des grandes puissances impérialistes et des lobbys militaro-industriels.
- Oui, nous sommes favorables à ce que Julian Assange puisse trouver l’asile politique en France, même si Macron et ses gouvernements successifs s’y sont toujours opposés. Visiblement, Assange n’est pas le bienvenu au pays « des droits de l’homme ». Faut-il y voir un lien avec le fait que la France est aujourd’hui la meilleure alliée des États-Unis, les champions de la militarisation et du soutien à tous les chiens de guerre comme on le voit aujourd’hui par rapport à Nethanyaou et sa politique génocidaire à l’encontre du peuple palestinienne à Gaza ? Si un autre pays accordait cet asile à Julian Assange, cela nous permettrait de souligner à quel point la France de Macron piétine le droit d’asile politique et d’une manière générale la liberté de circulation et d’installation sur le territoire national de toutes celles et ceux qui veulent fuir les dictatures et les guerres.
23. « Pour le pain, la paix, la liberté ! » Présentée par le Parti des travailleurs / Tête de liste : Camille Adoue
Aucune réponse.
24. L’Europe ça suffit ! / Tête de liste : Florian Philippot
- De fait, Julian Assange est un prisonnier politique, puisqu’il n’a plus connu la liberté depuis 2010 ! Les États-Unis continuent d’exercer des pressions monstrueuses, à tous les niveaux, pour obtenir son extradition et l’enfermer à vie pour « espionnage ». Nous considérons, tout à l’inverse, que Julian Assange est un authentique lanceur d’alerte, persécuté pour ses opinions politiques et son travail colossal d’information. À ce titre, il doit être activement et massivement soutenu. Hélas, la faiblesse de la plupart des gouvernements occidentaux sur ce sujet, y compris le gouvernement français, est un révélateur de notre soumission collective aux États-Unis et de notre immense hypocrisie en matière de protection des lanceurs d’alerte et des opposants politiques.
- Bien entendu. Je n’ai d’ailleurs pas attendu d’avoir un nouveau mandat de député européen pour me mobiliser en faveur de Julian Assange. Le 24 février dernier, le mouvement que je préside, Les Patriotes, a ainsi organisé une manifestation devant l’ambassade d’Australie à Paris, réunissant plusieurs centaines de personnes, afin d’exiger sa libération. Vous trouverez ci-après le lien de mon intervention : https://www.youtube.com/watch?v=RYQIZCwfgIQ
- Je suis totalement favorable à ce que la France accorde l’asile politique à Julian Assange. Je l’ai d’ailleurs demandé dès 2012 ! Cet homme au courage immense doit pouvoir retrouver une vie « normale » et jouir pleinement des droits et de la protection liés à ce statut.
25. Non ! Prenons-nous en mains / Tête de liste : Édouard Husson
Aucune réponse.
26. Forteresse Europe — Liste d’unité nationaliste / Tête de liste : Pierre-Marie Bonneau
- Oui, et sa détention scandaleuse. Assange a joué un rôle très positif en publiant les documents secrets de l’État profond américain. Nous considérons aussi les conditions de son siège autour de l’ambassade à Londres, comme scandaleuse.
- Oui. À noter que nous refusons l’emploi de l’écriture inclusive, erreur grammaticale grave et n’apportant strictement rien à la cause des femmes (ou celle des hommes).
- Oui. La France s’honorerait d’accueillir sur son sol ce héros. Aujourd’hui le concept d’asile politique est dévoyé : la France accueille des milliers de migrants prétendant faussement être en danger dans leurs pays d’origine et venant augmenter les statistiques de la criminalité.
27. Réveiller l’Europe / Tête de liste : Raphaël Glucksmann
Nous avons reçu ce message d’une assistante parlementaire du député européen après l’envoi de notre questionnaire : « Au nom de Monsieur Glucksmann, nous vous remercions pour votre message. Nous sommes très reconnaissants de votre intérêt pour le travail du député, qui tient à vous remercier pour votre mobilisation. Nous tenons à vous remercier pour l’envoi de ce questionnaire. Nous l’avons transmis à l’équipe de campagne. »
Aucune réponse n’est venue malgré une relance.
28. Non à l’UE et à l’OTAN, communistes pour la paix et le progrès social / Tête de liste : Charles Hoareau
- Évidemment que oui.
- Bien sûr.
- Oui bien sûr et même à ce qu’il soit décoré pour services rendus à l’humanité.
29. Alliance rurale / Tête de liste : Jean Lassalle
- Oui.
- Oui.
- Oui. La France est le pays de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen. Julian Assange est un combattant, un résistant, il a totalement sa place parmi nous en France. Dès mon élection, je me livrerai, comme j’avais commencé à la faire à l’Assemblée Nationale, et en relation étroite avec les siens, à une campagne acharnée pour rappeler encore et toujours son combat sublime afin de susciter un mouvement d’opinion le plus large possible.
30. France libre / Tête de liste : Francis Lalanne
- Oui.
- Oui.
- Oui.
31. Europe Territoires Écologie / Tête de liste : Guillaume Lacroix
Aucune réponse.
32. La Ruche citoyenne / Tête de liste : Lorys Elmayan
- La Ruche Citoyenne considère effectivement Julian Assange comme un prisonnier politique.
- Élus, nous plaiderons pour la libération de Julian Assange et exigeons l’abandon des poursuites judiciaires contre lui.
- Nous sommes favorables à l’asile politique pour Julian Assange dans le pays de son choix au sein de l’Union européenne.
33. Gauche unie pour le monde du travail soutenue par Fabien Roussel / Tête de liste : Léon Deffontaines
- On peut considérer Julian Assange comme un prisonnier politique. Le fondateur de Wikileaks est en effet détenu dans une prison de haute sécurité à Belmarsh à Londres depuis 5 ans en préventive sans jugement. Il est accusé par la justice américaine d’avoir révélé des crimes de guerre des troupes américaines en Irak et Afghanistan. En vertu de l’Espionage Act – qui ne peut pas être en principe appliqué à Assange qui est citoyen australien – il est menacé d’être transféré aux USA où il risque une peine de 175 années de prison. Avant sa détention à Belmarsh, il a vécu enfermé à l’ambassade d’Équateur pendant 7 ans, accusé par la Suède de délit sexuel. Accusations qui se sont effondrées faute de preuves.
- En qualité d’élu il conviendra impérativement de peser de tout le poids politique pour abandonner les charges qui pèsent sur Assange car ces pressions américaines constituent une menace pour la liberté d’informer pour le rôle de journaliste et de lanceur d’alerte que représente Assange. Son transfert aux USA constituerait une menace pour la liberté des journalistes à informer les citoyens. Qui osera dans ces conditions révéler des crimes commis par les USA ? Raison de plus d’abandonner les poursuites est la sensible dégradation de l’état de santé physique et morale d’Assange. Le rapporteur spécial de l’ONU a dénoncé la torture psychologique dont est victime Assange du fait des conditions de sa détention. Il y a donc urgence à faire cesser les poursuites contre Assange et reconnaître que la diffusion des informations de Wikileaks était dans l’intérêt général car l’information n’est pas un crime mais un fondement de la démocratie. L’article 10 de la charte des droits fondamentaux de l’UE défend la liberté d’informer.
- L’asile politique en France serait une décision de la plus haute importance dont s’honorerait le président de la République. Assange est soutenu par la Fédération internationale des journalistes, les syndicats de journalistes français et plusieurs ONG pour sa libération immédiate et l’arrêt des poursuites. Le groupe communiste à l’hôtel de ville à fait voter un vœu en ce sens et proposer que Julian Assange devienne citoyen d’honneur de la capitale.
34. Défendre les enfants / Tête de liste : Gaël Coste-Meunier
Un représentant de la liste nous a fait cette réponse : « Notre liste Défendre les enfants est une liste avant tout apolitique et humaniste. Nous pouvons toutefois avoir des points de vue divergents entre nos membres sur des questions telles que les vôtres. Étant le seul mouvement aux européennes qui défend intégralement la convention international des droits de l’enfant (CIDE) et son application, bien évidemment nous nous sentons concerné par la défense des droits de l’homme et à son respect. C’est en ce sens que nous étudierions avec précision le cas de M. Assange si nous devions avoir des représentants élus de notre mouvement au parlement européen. Sans avoir répondu avec précision à chacune de vos questions J’espère avoir répondu sur notre positionnement général. »
35. Écologie au centre / Tête de liste : Jean-Marc Governatori
Aucune réponse.
36. Démocratie représentative / Tête de liste : Hadama Traoré
Aucune réponse.
37. Espéranto langue commune / Tête de liste : Laure Patas d’Illiers
- Oui, il n’est pas poursuivi pour crime crapuleux, ni pour crime passionnel, ni pour fraude fiscale, ou autre motif dit « de droit commun ».
- Du point de vue juridique, l’affaire Assange concerne les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni ; c’est une affaire extérieure à l’Union européenne. Néanmoins, nous rappelons que notre programme indique : 4.3] Plus généralement, nos orientations politiques s’appuient sur les principes d’égalité des chances et de solidarité, sur la Convention européenne des droits de l’homme, sur les déclarations et conventions de l’ONU, notamment celles concernant les droits de l’homme et les droits de l’enfant, ainsi que sur la Déclaration universelle des droits linguistiques signée par L’UNESCO. Notre action se situerait dans ce cadre.
- Notre mouvement ne peut pas prendre position à ce sujet ; son action est au niveau de l’Europe.
38. Liberté démocratique française / Tête de liste : Patrice Grudé
- Oui.
- Oui.
- Oui.
-
La Haute Cour autorise Assange à présenter un ultime appel, rassemblons-nous le 21 mai pour demander sa libération pure et simple !
[Mise à jour 20/05/2024 à 15h]
Des rassemblements pour Julian Assange se tiendront un peu partout en France demain mardi 21 mai à 18h, au lendemain de l’audience décisive qui a eu lieu ce matin à Londres. La Haute Cour britannique a autorisé le fondateur de WikiLeaks à présenter un ultime appel au Royaume-Uni pour stopper son extradition vers les États-Unis. L’appel portera sur l’accès à la protection du premier amendement de la Constitution US, c’est-à-dire à la liberté d’expression (et de la presse donc). Si les États-Unis ne peuvent pas garantir que Julian Assange bénéficierait du premier amendement, le traité d’extradition en vigueur entre Londres et Washington et leurs engagements internationaux sont censés empêcher le Royaume-Uni de l’envoyer outre-Atlantique.
Comme lors des audiences de février, l’état de santé de Julian Assange ne lui a pas permis d’être présent aujourd’hui au tribunal. Son avocat Christophe Marchand nous a dit jeudi dernier lors de la conférence-débat « L’affaire Assange au regard du droit : 14 ans de persécution judiciaire » à Paris que son état de santé physique et psychologique était préoccupant.
Si la menace de l’extradition s’éloigne temporairement, Julian Assange reste en prison et l’issue de l’affaire reste complètement incertaine. Il nous faut donc informer et mobiliser sans relâche pour que la conscience de l’importance de cette cause augmente. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut espérer peser et contribuer à la fin de la persécution que subit le journaliste australien. Alors rassemblons-nous demain pour demander la libération pure et simple de Julian Assange.
Voici la liste des villes dans lesquelles il y aura un rassemblement (à 18h) : Ajaccio, Crest, Dijon, Metz, Milly-la-Forêt, Montpellier, Mulhouse, Nancy, Paris, Strasbourg, Toulon, Toulouse, Vichy. D’autres devraient s’ajouter. Pour le lieu précis des différents rassemblements, voir l’affiche ci-dessous.
Si vous souhaitez organiser un rassemblement dans votre ville, n’hésitez pas à nous contacter. Nous vous suggérons de vous appuyer sur les antennes locales des organisations signataires de « l’Appel de Paris pour Julian Assange ».
Pour relayer sur X/Twitter, voici notre post.

[Ajout du 29 mai 2024] Deux posts sur X avec des photos des rassemblements :
-
Conférence le 16 mai à Paris – « L’affaire Assange au regard du droit : 14 ans de persécution judiciaire »

Jeudi 16 mai 2024 à 19h30 (ouverture des portes à 18h30) – Salle Olympe de Gouges, Paris 11e (métro Père Lachaise)
Le Comité de soutien Assange, Le Vent Se Lève et de nombreux partenaires proposent une grande conférence sur la persécution judicaire du journaliste Julian Assange et ses implications en matière de droit avec des avocats et juristes spécialistes du dossier.
L’événement aura lieu quelques jours avant l’audience décisive du 20 mai à Londres qui tranchera quant à la possibilité d’un ultime appel du fondateur de WikiLeaks au Royaume-Uni pour empêcher l’extradition vers les États-Unis. Ce sera donc aussi un rassemblement de soutien, l’extradition étant une menace réelle et imminente en cas de réponse négative de la Haute Cour britannique.
Les intervenants seront :
- Christophe Marchand, avocat de Julian Assange depuis 2015, il le représente devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ;
- Deepa Driver, observatrice juridique (elle a suivi toutes les audiences d’extradition) et universitaire dans le domaine de la réglementation financière et de la responsabilité des entreprises et des États ;
- William Bourdon, avocat pénaliste spécialisé dans le droit des médias et la défense des lanceurs d’alerte (Edward Snowden, Nicolas Forissier, Rui Pinto…) ;
- Éric Alt, magistrat et administrateur de l’association de lutte contre la corruption Anticor.
La conférence commencera à 19h30 mais les portes ouvriront dès 18h30, avec l’accès aux stands des différents partenaires et à la buvette.
Organisation et partenaires : Comité de soutien Assange, Le Vent Se Lève, LDH, L’Humanité, Anticor, Blast, Les Amis du Monde diplomatique, Fédération internationale des journalistes, SNJ, SNJ-CGT, Acrimed, Là-bas si j’y suis, Les Mutins de Pangée, Mouvement de la paix, Centre mosellan des droits de l’homme.
La salle Olympe de Gouges est grande (700 places), nous avons besoin de vous pour la remplir… Venez et faites venir !
Comité de soutien Assange
Vous pouvez télécharger ci-dessous l’affiche/flyer de l’événement pour le faire connaître autour de vous (par voie électronique ou en version papier).
-
Les États-Unis fournissent à la Haute Cour britannique des « garanties » qui n’en sont pas
Les États-Unis ont attendu le dernier moment pour fournir les « garanties » demandées par la Haute Cour britannique à l’issue des audiences des 20-21 février. Ils ont transmis une note diplomatique de deux pages en fin d’après-midi le 16 avril, soit la date limite qui avait été fixée.
Washington refuse de garantir que Julian Assange pourra bénéficier du premier amendement de la Constitution états-unienne (qui protège la liberté d’expression). Le document émanant de l’ambassade US à Londres assure par contre que le fondateur de WikiLeaks ne sera pas exposé à la peine de mort.
Les États-Unis se montrent sournoisement ambigus en refusant de garantir à Julian Assange la protection du premier amendement tout en disant qu’il pourra « chercher à invoquer » celui-ci auprès du tribunal, une fois extradé.
Stella Assange n’est évidemment pas satisfaite par ces fourberies rhétoriques et demande que l’administration Biden abandonne purement et simplement les poursuites.
Que va décider la Haute Cour sur la base de ces « demi-garanties » ? La logique voudrait qu’elle autorise Julian Assange à présenter son ultime appel au Royaume-Uni, Washington ayant refusé de s’engager sur le point du premier amendement, mais comme rien n’est logique et normal dans cette affaire depuis le début…
Une audience est prévue le 20 mai à Londres pour examiner le contenu de la note diplomatique. Les avocats d’Assange auront la possibilité d’en contester la fiabilité. La Haute Cour devrait trancher ensuite. Si elle décidait d’accorder du crédit au document et rejetait finalement l’appel, le fondateur de WikiLeaks aurait alors épuisé tous ses recours au Royaume-Uni et pourrait être extradé dans la foulée.
-
5 ans dans la prison de Belmarsh : le 11 avril, opération « Free Assange » devant l’ambassade du Royaume-Uni en France
Le 11 avril, cela fera 5 ans que Julian Assange est enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. Sans condamnation, sans même un procès. Il est sous écrou extraditionnel, c’est-à-dire en détention pendant l’examen d’une demande d’extradition.
Nous vous invitons à venir jeudi devant l’ambassade du Royaume-Uni en France (35-39 rue du faubourg Saint-Honoré, Paris 8e) pour vous prendre en photo avec une image et/ou un slogan évoquant la captivité du fondateur de WikiLeaks.
Il ne s’agit pas d’un rassemblement, chacun se rend sur place à l’heure qui lui convient (il est même possible de venir avant jeudi si vous n’êtes pas disponible le jour J). Merci de ne pas créer d’attroupement devant l’ambassade. Envoyez-nous ensuite les photos par courriel ou postez-les directement sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #FreeAssange. Ceux qui ne veulent pas montrer leur visage peuvent le masquer avec une photo de Julian Assange.
Si vous êtes trop loin de Paris pour participer à cette action, n’hésitez pas à suggérer à vos connaissances en Île-de-France de le faire.
Pour relayer sur X/Twitter, voici le post.
Nous vous rappelons que les États-Unis ont jusqu’au 16 avril pour présenter les fameuses « garanties » à la Haute Cour britannique (cf. notre lettre d’information précédente). Tout porte à croire qu’ils le feront. Une audience aura alors lieu le 20 mai à l’issue de laquelle on saura si Julian Assange est autorisé ou non à présenter son ultime appel au Royaume-Uni. Si la décision était négative, l’extradition pourrait avoir lieu dans les jours qui suivent. Le journaliste australien serait alors conduit sur une des bases militaires états-uniennes se trouvant sur le sol britannique et expédié outre-Atlantique.
Nous organiserons quelques jours avant ce rendez-vous crucial une conférence sur le thème « l’affaire Assange du point de vue du droit » avec des avocats et des juristes spécialistes du dossier. Ce sera le jeudi 16 mai à Paris en soirée. Nous annoncerons bientôt la liste des intervenants et les détails pratiques.
[Ajout du 11 avril 2024] Quelques posts sur X avec des photos devant l’ambassade du Royaume-Uni :
- https://twitter.com/ComiteAssange/status/1778479584314314986
- https://twitter.com/SNJ_national/status/1778335818513264804
- https://twitter.com/FredLaBrune/status/1778490940493099310
- https://twitter.com/Meriem_Laribi/status/1778362304054133244
- https://twitter.com/ComiteAssange/status/1778405520979775601