Julian Assange est un journaliste australien, il a fondé l’entreprise de presse WikiLeaks en 2006, qui permet à des lanceurs d’alerte de transmettre des documents d’intérêt public de façon anonyme. Le site s’est fait mondialement connaître en 2010 en publiant des documents classifiés obtenus grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, ex-analyste du renseignement militaire US. Ceux-ci révélaient notamment des crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan par l’armée états-unienne.
Pour avoir accompli ce travail journalistique, pour avoir informé, Julian Assange a subi une persécution organisée par Washington et certains de ses alliés. Privé de liberté sous une forme ou sous une autre pendant 14 ans, il fut enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres le 11 avril 2019 et y resta cinq ans, deux mois et deux semaines (1901 jours). Les États-Unis réclamaient son extradition pour le traduire en justice. Il risquait jusqu’à 175 ans de prison. Ses proches et des observateurs alertaient depuis longtemps sur la dégradation de son état de santé physique et psychologique.
La Haute Cour britannique l’avait autorisé le 20 mai dernier à présenter un ultime appel au Royaume-Uni. Mais le 25 juin, rebondissement inattendu, on apprend que… Julian Assange est libre ! Ceci grâce à un accord de plaider-coupable conclu avec le département de la Justice des États-Unis (pour en savoir plus, lire notre communiqué et écouter ce podcast). Il a rejoint l’Australie et ses proches le 26 juin.
Le Comité de soutien Assange a pour vocation d’informer et de mobiliser en France sur le cas de Julian Assange. Il ne s’agissait pas seulement d’alerter sur le sort d’un prisonnier politique en Occident, de sauver un homme victime d’une immense injustice. Les enjeux de cette affaire sont immenses. Il en va bien sûr du droit d’informer (et donc d’être informé) puisqu’à travers la persécution du fondateur de WikiLeaks, c’est le journalisme d’investigation que l’on cherche à criminaliser. Plus largement, il s’agit d’une attaque contre la liberté de la presse, la liberté d’expression, mais aussi contre les idéaux démocratiques.